Contrairement aux pratiques mortuaires du Néolithique final, qui sont bien documentées sur l’ensemble de la région PACA (hormis les zones montagneuses), le faible nombre de sites, de structures et d’individus datés du Néolithique ancien et moyen interroge. Cette contribution propose de discuter ce constat en intégrant à titre de comparaison d’une part les sites domestiques et les données chronologiques qui y sont liées, et d’autre part les données mortuaires de l’ensemble du Néolithique. Cette lacune documentaire de la sphère mortuaire comparée aux autres types d’occupations n’est pas liée à un déficit de prospection ou de fouille des cavités naturelles. Il se peut, en revanche, que certaines associations de mobilier et de restes humains doivent être remises en question et que des dépôts humains en cavité naturelle soient plus anciens que ce qui était proposé. Par ailleurs, il faut également envisager des traitements funéraires n’impliquant pas de sépultures, des pratiques dont la manifestation ne peut se conserver à travers les âges, ou encore le fait que certains défunts n’ont bénéficié ni de funérailles ni de tombes. Ces hypothèses suggèrent que les découvertes archéologiques ne sont, par conséquent, pas représentatives de l’ensemble des pratiques mortuaires, mais qu’elles constituent des cas exceptionnels interrogeant en premier chef le statut de ces défunts.