La finale de Mc est l'un des lieux variants les plus significatifs du NT, elle a suscité et continue à susciter une vaste littérature. Elle pose d'une façon particulièrement intéressante la question du rôle que peuvent jouer les citations des Pères et, plus généralement, la tradition patristique dans la critique textuelle néotestamentaire puisque ses premières attestations sont patristiques. On n'en possède, en effet, pas de témoin dans les papyri et elle est absente des plus anciens onciaux du iv e siècle, le Vaticanus et le Sinaïticus. Ce constat fait naître une interrogation sur la nature de son rapport aux Évangiles, aussi bien celui de Marc que les trois autres. Est-ce que le caractère singulièrement abrupt de la fin de Marc au verset 8 a gêné des lecteurs et suscité le besoin d'introduire un supplément ? Aujourd'hui un certain consensus s'est dégagé sur l'inauthenticité de la finale, c'est-à-dire sur le fait que son auteur serait différent de l'évangéliste 1 . Mais ce point, qui paraît acquis, loin de dissiper le mystère de l'insertion de ces versets, l'épaissit plutôt. Après avoir brièvement résumé les apports de la tradition directe et présenté quelques discussions d'exégètes, je proposerai une enquête parmi les témoignages patristiques.