Cet ouvrage questionne de quelle manière se joue, au sein de la classe et du système scolaire, la construction d’hétérogénéité vis-à-vis de la diffusion- appropriation des savoirs scolaires selon plusieurs échelles temporelles (la classe, l’établissement scolaire, la formation) mais également selon plusieurs axes potentiellement différenciateurs : le genre, le positionnement (ou niveau scolaire) et/ou le niveau dans la discipline concernée (ici EPS). En tant que discipline scolaire qui engage le corps, l’EPS ouvre des problématiques spécifiques liées au choix des pratiques culturelles enseignées et aux modalités de leur diffusion selon les publics. Dans le cadre de cet ouvrage, nous souhaitons interroger les orientations théoriques et méthodologiques caractérisant les recherches actuelles centrées sur la question des processus différentiels et potentiellement producteurs d'inégalités en EPS afin d’engager leur rapprochement. Trois axes sont interrogés. Le premier concerne les interactions didactiques et les processus différenciateurs en termes de position scolaire ou de genre tels qu’ils s’actualisent et se co-construisent dans la classe, renvoyant à l’étude du contrat didactique différentiel. Quelle actualisation des savoirs co-construits en classe selon les positions scolaires des élèves, selon leur positionnement de genre, ou au regard de leurs besoins particuliers. Le deuxième axe se rapporte aux effets de contexte sur les choix curriculaires et aux pratiques d’enseignement en fonction du genre et/ou du profil scolaire des élèves. Le troisième axe se centre sur les manières dont sont envisagées les problématiques de construction des inégalités en formation initiale.