Ce texte liminaire introduit le volume que j’ai dirigé, première enquête collective posant les jalons d’une recherche inédite en histoire de l’art sur les périodiques au XXe siècle. J’ai souhaité retracer un bilan historiographique qui fasse état des acquis dans des champs disciplinaires proches : histoire, littérature, histoire de l’art. Laboratoires de nouvelles formes esthétiques, lieux privilégiés de sociabilités ou instruments de stratégies individuelles et collectives, les revues d’art méritent de devenir des objets d’étude à part entière, nécessitant de l’apport d’une multiplicité d’approches : enquêtes sur les circulations intellectuelles, monographies sur les « passeurs » (critiques, éditeurs, financeurs), analyse du système éditorial, collecte, dépouillement et classement de données quantitatives. Mon introduction est aussi une mise au point méthodologique qui, prenant en compte les démarches en cours, entend ouvrir des perspectives dans un domaine jusqu’ici fréquenté par les historiens de l’art de manière non systématique.