L’indiennage marseillais connaît son âge d’or au cours des années 1722-1755. Cette période fut un moment de croissance pour ce secteur, un essor fondé sur une spécialisation productive, celle de tissus plutôt bas de gamme et parfaitement adaptés à des marchés populaires de proximité ou plus éloignés de la Méditerranée. Ce travail entend tout d’abord mener une étude globale de la production, en cherchant à la mesurer et à la mettre en relation avec la question des marchés, aussi bien pour les approvisionnements en matières premières que pour les débouchés. Il s’agit de saisir comment une activité textile a pu s’épanouir à Marseille en étant privée d’un accès au marché français. Cette recherche cherche également à décrypter l’organisation de la production. Sur ce point, sa finalité est de comprendre comment l’activité s’est inscrite dans la ville et dans son terroir, de présenter les multiples acteurs de la filière et de préciser les liens les unissant dans l’animation du secteur. Dans un dernier temps, l’étude s’arrête sur les caractéristiques techniques et artistiques des indiennes marseillaises, afin de déterminer sur quels types de produits les fabriques locales ont bâti leur fortune.