Dans le cadre de la mondialisation et de la concurrence internationale que se livrent les États, les régions et les métropoles, l’aménagement des territoires de l’innovation et leur compétitivité sont devenus des enjeux stratégiques du développement local. Sophia-Antipolis, premier technopôle d’Europe est une bonne illustration des différents types de stratégies que les responsables territoriaux ont menés et mènent encore pour résister aux crises économiques et technologiques de ces quarante dernières années. Nous analyserons ici les différentes opérations d’aménagement et politiques mises en place depuis la création du technopôle en 1969 pour favoriser son dynamisme, son attractivité et sa capacité d’ancrage territorial. Nous verrons que, si le milieu innovateur local et ses réseaux ont toujours été encouragés par les institutions, ce sont la qualité du cadre et les conditions de vie sophipolitaines qui ont été déterminantes dans la pérennisation du technopôle et la rétention de ses actifs à haute valeur ajoutée quand certaines entreprises internationales emblématiques ont quitté Sophia-Antipolis. Nous étudierons enfin les politiques actuelles entreprises pour valoriser ce « cadre de vie idéal pour la vie des cadres » et ne pas le laisser se banaliser dans un contexte international hautement concurrentiel en matière de localisation des activités et et des emplois de haute technologie.