1951: Yves Klein. Diario de España
Résumé
The first of Yves Klein's two stays in Madrid took place in 1951. As on each of his trips around the world, Klein wrote a detailed diary of his activities between 18 February and 26 June of that year. Written directly in Spanish, with the exception of the entries in italics, which are in French in the original, and corrected by a neighbour at the boarding house where he lived, Klein describes his daily life, especially his French, judo and philosophy classes during those months. In addition to his sometimes scathing portraits of Madrid society, this unpublished manuscript, from the archive that bears his name, offers an intimate view of Yves Klein's artistic aspirations. The fragments selected here reveal the beginnings of his reflections on colour and the gestation of the pictorial adventure of the monochrome. During his second stay in Madrid in 1954, these reflections led to his first publicly presented work in the form of a catalogue entitled Yves: Peintures. This conceptual work has a singular status, as it consists of a series of ten monochromes which give the viewer the illusion of a reproduction of an existing work. In fact, the monochromes published in Madrid would be exhibited the following year in Paris, thus inaugurating what the artist would later call a "monochrome epic", destined to become a major work of the 20th century.
En 1951 tiene lugar la primera de las dos estancias de Yves Klein en Madrid. Como en cada uno de sus viajes por el mundo, Klein redacta un diario pormenorizado de sus actividades entre el 18 de febrero y el 26 de junio de ese año. Escrito directamente en castellano-con la excepción de las entradas que reproducimos en cursiva, en francés en el original-y corregido por un vecino de la pensión en la que residía, Klein describe en él su vida cotidiana, especialmente centrada en aquellos meses en las clases de francés, judo y filosofía. Además de retratar, a veces con un tono mordaz, la sociedad madrileña, este manuscrito inédito, procedente del archivo que lleva su nombre, ofrece una visión intimista de las aspiraciones artísticas de Yves Klein. Los fragmentos aquí seleccionados ponen de manifiesto los inicios de su reflexión sobre el color y la gestación de la aventura pictórica del monocromo. Durante su segunda estancia en Madrid, en 1954, esas reflexiones le llevarán a su primera obra presentada públicamente bajo la forma de un catálogo titulado Yves: Peintures. Esta obra conceptual tiene un estatus singular, pues consiste en una serie de diez monocromos que proponen al espectador la ilusión de una reproducción de una obra ya existente. En realidad, los monocromos publicados en Madrid se expondrán al año siguiente en París, inaugurando así lo que más tarde el artista denominará una «epopeya monocroma», llamada a convertirse en una obra mayor del siglo XX.
Le premier des deux séjours d'Yves Klein à Madrid a lieu en 1951. Comme pour chacun de ses voyages à travers le monde, Klein rédige un journal détaillé de ses activités entre le 18 février et le 26 juin de cette année-là. Rédigé directement en espagnol, à l'exception des entrées en italique qui sont en français dans l'original, et corrigé par un voisin de la pension où il vivait, Klein décrit sa vie quotidienne, notamment les cours de français, de judo et de philosophie qu'il a suivis pendant ces mois. Outre ses portraits parfois cinglants de la société madrilène, ce manuscrit inédit, issu des archives qui portent son nom, offre une vision intime des aspirations artistiques d'Yves Klein. Les fragments sélectionnés ici révèlent les prémices de sa réflexion sur la couleur et la gestation de l'aventure picturale du monochrome. Lors de son second séjour à Madrid en 1954, ces réflexions aboutissent à son premier travail présenté publiquement sous la forme d'un catalogue intitulé Yves : Peintures. Cette œuvre conceptuelle a un statut singulier, puisqu'elle consiste en une série de dix monochromes qui donnent au spectateur l'illusion d'une reproduction d'une œuvre existante. En effet, les monochromes publiés à Madrid seront exposés l'année suivante à Paris, inaugurant ainsi ce que l'artiste appellera plus tard une "épopée monochrome", destinée à devenir une œuvre majeure du XXe siècle.
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