L’article commence par une analyse systématique des différents discours critiques concernant la catégorie du picaresque ; il met en avant la scission entre les tenants d’une approche historique et délimitée de la notion et ceux prônant, au contraire, l’ouverture de la catégorie. Si "Voyage au bout de la nuit", "Invisible Man" et "Die Blechtrommel" se présentent comme des « transformations sérieuses, ou transpositions » (G. Genette) du récit picaresque, les trois romans réactivent, en outre, le processus dynamique propre au genre dans sa forme initiale, soit la contestation d’une tradition poétique qui l’a précédé. Avec eux, voient ainsi le jour des œuvres radicalement nouvelles, qui bouleversent le paysage littéraire national environnant.