C’est à partir d’une posture artistique singulière que nous aborderons, dans cet article, la question de la figure de l’auteur dans le discours de fiction, ici musical. Nous analyserons la dernière création pour voix et piano de la chanteuse et compositrice espagnole Fátima Miranda, intitulée perVERSIONES, créée au Portugal en 2011 et ajoutée d’une création lumière et d’une scénographie augmentées de photographies noir et blanc conçues spécialement par le photographe Chema Madoz en étroite collaboration avec Miranda. Dans cette création, l’artiste brouille l’image d’elle-même qu’elle donne à voir habituellement à son public en lui proposant un autre type de pacte narratif qui vient diffracter son image de compositrice, d’improvisatrice et de performeuse. Pour la première fois de sa carrière, Miranda s’expose publiquement comme une interprète de musique savante et populaire.