Après la Seconde Guerre mondiale, au moment où s’affirment les nationalismes dans les pays arabes, l’Italie entend participer à une redéfinition des liens entre l’Occident et l’Orient. Les milieux politiques, économiques et intellectuels siciliens font valoir une longue tradition d’interculturalité pour faire de leur région un pivot de cette politique de médiation. Ce discours découle d’une relecture de l’histoire insistant sur les liens et les convergences culturelles depuis le Moyen Âge entre la Sicile et le monde arabo-musulman. Des institutions telles que l’Académie de la Méditerranée et le Centre pour la coopération méditerranéenne développent ainsi, autour de revues ou de colloques, une activité culturelle et scientifique visant à donner du corps et du sens à la définition d’une culture commune transméditerranéenne. En arrière-plan de ces initiatives, se lit la volonté d’insérer la Sicile dans les circuits d’échanges internationaux afin de contribuer à sa modernisation socio-économique.