Les littoraux provençaux, ont connu, du xviie au milieu du xixe siècle, des aménagements civils en réponse aux contraintes naturelles, aux usages de la mer, aux nouvelles orientations économiques, aux changements techniques et conjoncturels. Les opérations, que l’on retrouve sur d’autres rives, mais qui présentent certaines originalités, vont du simple entretien de bassins et de quais (Marseille…) à l’installation d’ouvrages légers (pêcheries fixes à Martigues et Toulon…) et à la réalisation de plus lourdes infrastructures (digues à Cannes, Cassis, La Ciotat) en passant par la rationalisation de l’espace portuaire (stockage à Arles, chantiers à Saint-Tropez, entrepôts à Marseille…) Les enjeux économiques, qui sont à la base de ces aménagements, provoquent de longs débats, révèlent d’âpres rivalités et activent des réseaux d’intérêts. Les forces locales mobilisées par ces réalisations (marchands, négociants, chambre de commerce, prud’homies, corps de ville...), y compris dans le proche arrière-pays attentif au maintien du lien maritime, cherchent à infléchir le pouvoir central (Amirauté, Intendance, Parlement…) pour définir les opérations, envisager leur financement et vaincre les résistances rencontrées. Au vrai, cette modification du trait de côte fait appara\ⁱtre toute la vie du tissu socio-économique des littoraux.