Synonyme de plage de sable fin et de courses au large porteuses de nouveaux héros, la mer renvoie pourtant à des images où se mêlent le Kraken et les Dents de la mer, Xynthia et Fukushima, la Méduse et le Titanic. Ces clichés se bousculent dans les mémoires et les représentations du monde maritime d’hier et d’aujourd’hui. L’homme libre chérit la mer, mais il ne saurait oublier les réalités océanes et les golfes qui ne sont plus très clairs. Du XVIe siècle à nos jours cet ouvrage propose d’explorer et de décrypter la pluralité des risques associés à la colère des flots et à l’imprudence sinon à l’insouciance des hommes. Car si jadis les hommes prenaient des risques en allant en mer, de nos jours, c’est la mer qui court les risques provoquées par les activités humaines. Ce livre décline les manières dont les hommes ont tenté de lutter contre les dangers et les périls multiformes, ont essayé de se protéger individuellement ou collectivement de la violence de la mer et se sont efforcés de sécuriser les navires comme les rivages en sachant combien il est utopique de prétendre atteindre le risque zéro. En mobilisant une documentation diverse, puisée dans des fonds d’archives, prélevée dans des récits de voyages et extraite de travaux scientifiques, il s’agit d’inviter à regarder autrement la ligne d’horizon de la planète encore bleue pour éviter peut-être que Charybde conduise inévitablement à Scylla.