Les professeurs d’histoire de la faculté des lettres d’Aix-en-Provence, créée en 1846, ne se soucient pas des études provençales jusqu’au « tournant » des années 1880. Georges Guibal commence alors à porter attention à l’histoire régionale et sont créées des chaires spécialisées, dont celle d’histoire de la Provence (1894, Les premières thèses d’histoire provençale sont soutenues à la faculté ou à la Sorbonne mais leurs auteurs n’accèdent pas à l’enseignement supérieur. L’intrusion des universitaires dans un domaine jusqu’alors réservé à l’érudition locale ne se fait pas sans heurts, avec les « querelles » qui opposent Bourrilly et Bertas, Clerc et Duprat. La fondation de l’Institut historique de Provence en 1923 puis la création (1950) et l’évolution de Provence historique jalonnent les étapes de l’affirmation de l’histoire régionale universitaire. L’influence du mouvement des Annales et l’élargissement des champs de l’histoire se font ensuite sentir à travers les sujets locaux ou régionaux des grandes thèses d’Etat qui vont marquer les « trente glorieuses » de l’histoire régionale universitaire en France, les décennies 1960, 1970, 1980.