Pendant un siècle environ (1850-1950) la ville de Valence a été la capitale, le centre directeur d'une région agricole irriguée dont les productions surtout fruitières (agrumes) ont été développées et orientées vers le marché international des pays de l'Europe de l'ouest et du nord (par bateaux et par trains). Ces relations étroites entre la vllle et ses campagnes ont enrichi une bourgeoisie de propriétaires fonciers, de commerçants exportateurs et d'industriels des activités induites par le secteur agro-alimentaire. Cette classe dirigeante a dominé la vie politique urbaine et fortement influencé la planification de la croissance urbaine consécutive à la mise en place d'un verger d'agrumes "de masse": après avoir abattu les murailles qui ceinturaient le "casco antiguo", elle a planifié un ensanche (extension urbaine) de plan orthogonal en équerre autour du centre historique. Celui-ci présentait une répartition sociologique de sa population  marqué par une opposition assez nette entre l'ouest populaire et l'est noble et bourgeois: par l'effet de proximité, celle-ci s'est prolongée dans les nouveaux quartiers crées au delà des "rondas" (avenues installées sur le tracé des anciennes murailles). A l'ouest l'ensanche ouvrier  a été rempli lentement par de grands immeubles collectifs, à l'est l'ensanche bourgeois a dressé rapidement de beaux immeubles confortables et souvent embellis par les modèles architecturaux de l'"art nouveau puis de l'"art déco", la bourgeoisie valencienne prenant exemple pour cela sur la bourgeoisie industrielle de Barcelone instigatrice de l'ensanche Cerda.