Cette contribution met en lumière la façon dont se construisent en France les parcours scolaires et l’avenir professionnel des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA). À partir d’une enquête menée entre 2018 et 2020 dans une classe UPE2A (Unité Pédagogique pour élèves Allophones Arrivants) d’un lycée général marseillais, cet article dresse le portrait de quatre adolescentes. Le quotidien de ces jeunes filles, souvent bousculé par un ensemble de contraintes et d’injonctions familiales, scolaires mais aussi migratoires, retrouve une forme de stabilité dans cette scolarisation en UPE2A. Les multiples espaces et occasions de socialisation juvéniles dispensés par ce dispositif conduisent ces adolescentes à s’emparer progressivement des possibilités scolaires et professionnelles qui s’offrent à elles, encouragées par leur professeure responsable du dispositif qui joue un rôle clé dans leur parcours.