À partir des pratiques d'analyses cinématographiques et suivant une démarche sémiotique, nous proposons ici d'examiner la notion de cohérence, sa définition minimale (éclairée par les concepts d'isotopie, de référence et de non-contradiction), ses lieux (intra-ou extra-diégétiques), ses formes d'expression (énonciatives, narratives, émotives, thématiques, figuratives ou figurales) et ses fonctions énonciatives (du point de vue du spectateur). Deux oeuvres cinématographiques seront étudiées plus précisément, en raison de leurs incohérences manifestes et reconnues. Notre objectif est alors d'analyser ces formes d'incohérence et les motifs qui assurent malgré tout le « ça tient ensemble » de la cohérence de ces films, soient les logiques rythmiques, déréalisantes et destructrices d'oppositions distinctives d'Entracte (1924) de René Clair et les logiques passionnelles, matiéristes et corporelles d'Un chien andalou (1928) de Buñuel et Dali se jouant des principes de la narration et des contraintes cinématographiques