Pourquoi s’intéresser à ce qui est « dit », « écrit », « représenté » dans le processus d’enseignement-apprentissage du design sinon parce que ces activités sont inhérentes à ce qu’apprennent les étudiants en design. Ils ont des représentations du métier de conception qu’ils énoncent dans des dialogues directs ou à distance, avec les autres ou avec la situation (Dong, 2007). Ils développent des compétences qui évoluent avec l’activité de conception menée selon un guidage initié par la prescription des enseignants, un élément de la situation avec lequel il faut dialoguer (Lebahar, 2008). Afin d’observer, d’analyser et de caractériser les typologies d’énonciations et leurs liens avec l’activité de conception et son apprentissage, ce chapitre s’appuie sur les travaux menés par les auteurs sur des situations d’enseignement-apprentissage du design : un Baccalauréat français de design préparant à une poursuite d’études dans les champs des métiers de la création ; un Brevet de technicien supérieur design de produits ; une Licence d’arts appliqués ; deux formations au grade de Master 2 au Royaume-Uni (R.U.) et en France. Les observations s’appuient sur des entretiens et sur des représentations élaborées par les étudiants afin de concevoir et de communiquer leurs modèles d’artefact. L’hypothèse est que l’analyse comparée de ces énoncés permet de mieux caractériser la compétence de conception à enseigner. Après une première partie consacrée aux interactions dialogiques dans les apprentissages de la conception et aux processus d’énonciation dans l’activité de conception, quelques résultats illustrent la méthodologie employée et montrent une diversité de situations et d’interactions énonciatives étayées par des discours. Enfin, une discussion envisage une didactique du design fondée sur des compétences énonciatives, une forme d’activité rhétorique du design.