La relation école famille est présente de tous temps dans les textes officiels cadrant l’école française (1882, 1953, 1990), spécifiquement ceux concernant l’éducation prioritaire (2000, 2013, 2015). Les enseignants sont encouragés à travailler en coéducation avec les parents pour une meilleure réussite de leurs élèves (MEN, 2013). L’école maternelle, premier lieu de scolarisation des élèves français, accorde une place toute particulière aux familles et à leurs très jeunes enfants. Il n’est pas toujours aisé pour les équipes éducatives de savoir comment faire pour impliquer tous les parents d’un établissement. Une équipe plurielle, travaillant en éducation prioritaire, composée d’enseignants de maternelle et d’encadrants éducatifs a engagé une étude de la question de la relation école-famille au quotidien et de l’absentéisme en particulier. Pour réaliser cela, ils ont fait le choix de s’inscrire dans une démarche de recherche collaborative en impliquant une équipe de chercheurs en sciences de l’éducation et l’association ATD Quart monde travaillant sur la grande pauvreté. L’objectif de cette démarche était d’impliquer plusieurs communautés de pratiques et d’impulser des changements pour chacune d’elles (Desgagné, 1997). Elle est transformative sur le plan du développement professionnel direct et indirect (Coppe et al., 2020). Cela questionne les milieux, les professionnels et fait émerger des savoirs étroitement liés aux situations engendrées par cette recherche. L’objectif de notre communication sera d’interroger les apports et les limites de la participation à une recherche collaborative. Comment chacun appréhende sa participation à ce nouveau collectif, au croisement de plusieurs professionnalités ? Quelles sont les conditions nécessaires à ce travail en interprofessionnalité ? Notre recherche a étudié un dispositif de focus groupes composés de quatre participants issus du collectif, composé d’une enseignante, d’une encadrante éducative et de deux chercheuses, ayant souhaité faire un pas de côté pour analyser le dispositif qu’elles ont coconçu et auquel elles participent. A partir de la lecture de textes inspirants (Caouette, 2012), les participants ont construit une grille d’analyse d’entretiens croisés. Les verbatims recueillis ont fait l’objet d’une analyse comparée des catégorisation des quatre actrices. Les résultats présentent les postures respectives des différents participants ainsi que les éléments facilitateurs et bloquants d’une approche en interprofessionnalité. Les conclusions présentent la recherche collaborative comme un outil parmi d’autres de professionnalisation des équipes éducatives, sous le prisme de la relation école-famille. Notre recherche décrit les effets attendus et inattendus, pour chaque acteur, de leur engagement dans ce processus de développement professionnel.