Les origines de Mordred sont floues, et parfois contradictoires entre elles, tant est grande l’absence d’unité dans les destins narratologiques de ce chevalier du cycle arthurien. Pour les chroniques galloises (Xe siècle), il est « Medrawt », mort à Camlann. Au XIIe siècle, il est « Mordret », chevalier du roi et neveu de celui-ci, dont il usurpe le trône. Entre les XIIIe et XVe siècles, il devient le bâtard incestueux d’Arthur, l’amoureux éconduit de Guenièvre, et parricide. Personnage mineur à ses origines, il n’avait d’utilité que pour le dénouement des branches arthuriennes. À chaque époque, son rôle est orienté pour mieux incarner les maux contemporains. Pourtant, certaines réécritures contemporaines présentent une revalorisation de ce personnage, voire sa réhabilitation. Tant au niveau du corpus médiéval que du corpus moderne, et ce dans plusieurs domaines politico-linguistiques (anglophone, francophone, hispanophone), cette thèse s’est s’intéressée aux modifications structurelles de la symbolique mordretienne.