Le droit pénal des mineurs connaît depuis une quinzaine d’années des métamorphoses qui le conduisent à une restructuration profonde. L’évolution de ce droit est elle-même contrastée, oscillant entre une plus grande sévérité à l’égard du mineur et une approche plus protectrice. C’est ainsi que le droit applicable au mineur en détention fait l’objet d’une véritable expansion, se détachant du droit des majeurs, tandis que le droit du mineur en justice se rapproche du droit commun selon une démarche conciliatrice. Mais ces mouvements sont en réalité des balanciers et l’évolution parallèle du droit des majeurs conduit, à bien des égards, à un rapprochement du droit pénal des majeurs vers le droit pénal des mineurs. De ces mouvements réciproques vont naître un certain nombre de paradoxes qui habitent le droit pénal des mineurs contemporain. Ces paradoxes sont la résultante d’une évolution parfois mal contrôlée ou mal anticipée du droit pénal des mineurs. Excès de l’approche répressive qui conduit à traiter plus sévèrement un mineur qu’un majeur et dérives des approches éducative et protectrice placent le mineur dans une situation moins favorable que s’ils avaient été majeurs. Par ailleurs, le manque actuel de réflexion concernant les mineurs étrangers non accompagnés ou les mineurs djihadistes interroge l’essence même du droit pénal des mineurs en le renvoyant à ses propres paradoxes, d’où découlent pourtant son essence : l’éducation et la répression.