A la suite des travaux et des publications menés sur les identités professionnelles des futurs musiciens-enseignants (Terrien, 2008, 2011 ; Joliat, Güsewell, Terrien, 2017, Güsewell, Joliat, Terrien, 2016) et de ceux réalisés sur la formation des enseignants (Cochran-Smith, et al., 1999, 2005 ; Darling-Hammond et al., 2005 ; Grangeat, 2006 ; Regnard, 2011 ; Desjardin et al. 2012 ; Joliat, 2011 ; Terrien, 2011, 2012, 2015 ; Terrien, Güsewell, Joliat, 2014, 2018), un constat semble émerger sur l’importance de la formation comme vecteur d’incorporation de l’identité du musicien à celle d’enseignant et/ou inversement. Nous formulons l’hypothèse qu’un professeur d’éducation musicale assume cette double identité de musicien-enseignant et la "vit bien" lorsqu’il pense, ou qu’il a conscience, d’avoir acquis les compétences professionnelles (et pas seulement "métier") dans les deux domaines de musicien et d’enseignant. A partir des résultats d’une enquête auprès des professeurs d’éducation musicale et de chant chorale de collège et lycée en France, réalisée à l’aide du logiciel Sphinx, et d’entretiens semi-directifs, nous tenterons de mettre en lumière les raisons des avantages et des freins de cette double casquette et les conséquences sur l’exercice de leur profession.