Cette communication concerne le développement d’un travail conjoint entre enseignants et chercheurs initié par la mise en place d’un dispositif d’accompagnement d’un collectif de professeurs par des chercheurs, dans le cadre d’une collaboration entre la structure fédérative de recherche SFERE-Provence (FED 4238) et le rectorat de l’académie d’Aix-Marseille. Une demande d’intervention d’une équipe de chercheurs a été formulée par le principal d’un collège situé en éducation prioritaire et deux inspecteurs de l’éducation nationale, pour améliorer les apprentissages des élèves en situation de résolution de problèmes mathématiques, scolarisés dans cet établissement et deux écoles du même secteur. Cette étude vise l’analyse de ce qui est co-construit en termes de savoirs au sein du collectif et questionne les fonctions de ces savoirs pour les processus en jeu nourrissant une recherche collaborative entre enseignants et chercheurs (Desgagné, 1997). Le cadre de la théorie anthropologique du didactique (Chevallard, 1999, 2003) est mobilisé et permet de mettre au jour des éléments des rapports de professeurs à la résolution de problèmes et des conditions créées sur la construction du rapport des élèves. Nous sollicitons également le modèle d’« objet biface », que propose les travaux de Marlot, Toullec-Théry et Daguzon (2017), pour étudier l’usage de ressources participant à la co-construction du milieu d’étude de la recherche collaborative. En particulier, nous présenterons comment cette recherche collaborative, par l’examen des rapports construits vis-à-vis de deux objets, l’un porté par la position de chercheur, désigné par processus d’institutionnalisation et l’autre porté par la position d’enseignant, consistant à la production d’une affiche, a permis d’interroger collectivement les fonctions des traces écrites pour la mise en forme des techniques et des éléments qui les justifient et les rendent compréhensibles.